Finale PRO A : Une première pour l’ANMTT ou un sixième sacre pour Hennebont ?

Quelques jours après le sacre de Metz à Saint-Denis chez les filles, deux équipes masculines se disputeront le titre suprême dimanche 29 juin à Rouen, dans une Kindarena spécialement dépêchée pour l’événement. Au programme, un affrontement entre l’Alliance Nîmes-Montpellier et Hennebont, sous le signe de la jeunesse. Présentation des enjeux et forces en présence d’une finale inédite. 

Après plusieurs mois de bataille et des joutes de playoffs endiablées, les deux meilleures équipes de la saison régulière se retrouveront en finale en cette fin de mois de juin à Rouen, suivant une forme de logique au regard du ping proposé dans les aires de jeu tout au long de l’année. Hennebont jouera pour son sixième sacre en PRO A et pourrait ainsi se placer parmi les cinq clubs français les plus titrés au plus haut niveau national, hommes et femmes confondus. L’ANMTT quant à elle, tentera de décrocher sa première couronne nationale.

Si l’ANMTT n’a que très peu tremblé pour se hisser en finale grâce à deux succès maîtrisés contre Pontoise-Cergy, l’opposition entre Hennebont et Angers dans l’autre demi-finale s’est avérée plus disputée. Une défaite lors de la première manche dans l’Anjou… puis un succès à la maison quelques jours plus tard, sans concéder le moindre point malgré deux parties accrochées. La jeune garde bretonne continue de surprendre, malgré sa relative inexpérience à ce niveau de la compétition.

Invaincue lorsque les deux frères Lebrun ont été alignés cette saison, l’ANMTT semble, sur le papier, favorite. Néanmoins, Boris Abraham et ses joueurs peuvent légitimement avoir des motifs d’espoir. En février dernier, Hennebont s’était imposé, à la surprise générale, à domicile contre l’ANMTT, la dernière défaite en date des Occitans hors de leurs bases. Vladimir Sidorenko, leader de l’équipe bretonne, avait d’ailleurs pris le dessus sur Félix Lebrun, sans concéder le moindre set. L’année passée, le Russe s’était déjà distingué en prenant le dessus sur Alexis Lebrun. En « Vladi », Hennebont possède peut-être le joueur capable de s’opposer le plus efficacement au monstre à deux têtes montpelliérain.

 

©granger_pascal & ©ANMTT

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Les joueurs à suivre : 

Vladimir Sidorenko – À seulement 23 ans, Vladimir Sidorenko s’est rapidement révélé comme l’un des espoirs les plus prometteurs du tennis de table européen. Né à Tomsk en Russie, ce gaucher possède un palmarès déjà bien étoffé : champion d’Europe juniors en 2020, vainqueur chez les cadets en 2017 et champion du monde junior en double en 2021. Sa progression sur le circuit international a cependant été ralentie par la suspension des athlètes russes suite au conflit en Ukraine. Classé 75ème mondial en 2021, ses performances en France et en Ligue des Champions depuis son arrivée à Hennebont en 2023 font de lui un joueur majeur du championnat, sous-évalué sur l’échiquier mondial du tennis de table. Si succès d’Hennebont il y a, il en sera, à coup sûr, le principal instigateur.

Félix Lebrun – On ne le présente plus, Félix Lebrun fait désormais partie des meilleurs joueurs de la planète, en simple comme en double, ses nombreuses médailles internationales acquises au cours des deux dernières années en sont la preuve. Cependant, Félix connaît, depuis quelques mois, une période creuse, la première de la jeune carrière. La raison ? Un changement physique. Six centimètres et six kilos supplémentaires en plus depuis les Jeux Olympiques, telle est la nouvelle machine qu’il se doit d’apprivoiser. Sorti prématurément lors des derniers championnats du monde à Doha en simple, il aura à coeur à Rouen, de mettre à profit son nouvel arsenal et ainsi offrir à l’ANMTT le premier titre de son histoire.

Alexis Lebrun : Si Félix se redécouvre, Alexis, lui, poursuit sa marche en avant. Nouveau membre du Top 10 mondial depuis plusieurs mois grâce à ses deux titres européens en simple, il est le meilleur joueur du championnat cette année, toujours invaincu. Sa dernière défaite en date sur le sol français ? En finale des championnats de France, à Levallois, contre son petit frère. Lors de celle-ci, sa main n’aura pas été épargnée, la faute à un coup de sang survenu quelques instants après la balle de match. Blessé pendant de longues semaines, il a retrouvé les aires de jeu, récemment auréolé d’une médaille aux championnats du monde en double. Si des doutes pouvaient subsister quant à sa capacité à performer en simple, ceux-ci ont rapidement été balayés d’un revers de main lors de la demi-finale contre Pontoise grâce à ses deux succès contre Liam Pitchford. Il sera à Rouen, l’homme à battre pour les hommes de Boris Abraham.

Iulian Chirita : À 19 ans, il incarne, aux côtés d’Eduard Ionescu, le renouveau du ping roumain. Double vainqueur du Top 10 européen U19 (2022 et 2023), multiple champion d’Europe par équipes et en double, il est l’un des meilleurs joueurs de sa génération et pourrait, à l’image des deux rencontres face à Angers, faire basculer la rencontre. Aligné régulièrement en troisième position sur la feuille de match, une probable bataille aux airs de tournant l’attend contre Antoine Hachard. Iulian disputera à Rouen son dernier match sous la tunique bretonne puisqu’il rejoindra Oschenhausen en Allemagne l’année prochaine, afin de remplacer un certain Simon Gauzy, qui lui, effectuera le chemin inverse.

La composition probable des deux équipes : 

Alliance Nîmes-Montpellier : 
Félix Lebrun – 10 victoires / 2 défaites
Alexis Lebrun – 9 victoires / 0 défaite 
Antoine Hachard – 14 victoires / 7 défaites

GV Hennebont : 
Vladimir Sidorenko – 22 victoires / 9 défaites
Lev Katsman – 13 victoires / 9 défaites
Iulian Chirita – 8 victoires / 8 défaites

 

par Rémy LARQUETOUX