Avant de décoller pour Zadar, en Croatie, le groupe France a tenu un point presse à l’aéroport de Roissy en présence d’une dizaine de médias. L’occasion de faire un état des lieux avec les deux entraîneurs, Nathanaël Molin pour l’équipe masculine et Ludovic Remy pour l’équipe féminine, à quelques jours du grand rendez-vous continental.
Les Bleus visent grand
Nathanaël Molin, entraîneur de l’équipe de France masculine, a répondu à nos questions.
Quels sont les objectifs pour ces championnats d’Europe par équipes ?
Tous les joueurs le diront, on ne va pas se cacher : on veut essayer de gagner. Pour commenter un peu ça, je pense qu’on a une équipe qui se doit de rêver grand. C’est une équipe assez hétérogène, avec des âges très différents, mais une grande passion commune pour notre sport. Et je crois qu’on a envie de marquer notre discipline.
Pour la petite anecdote, si on gagne à Zadar, on réaliserait le grand chelem européen. Félix Lebrun a remporté les Jeux européens en 2023, Alexis Lebrun a gagné en simple aux championnats d’Europe, on a remporté le double avec Alexis et Félix, et même le Top 16 avec Alexis. Si on s’impose ici, ce serait le grand chelem européen, ce qui marquerait vraiment l’histoire de notre sport en France. C’est un petit rêve, et j’espère qu’on arrivera à le concrétiser.
Beaucoup placent la France parmi les favoris de la compétition. Est-ce une pression supplémentaire ou sens-tu assez de maturité dans le groupe pour aller au-delà de ça ?
Pour l’instant, je ne sens pas de pression particulière. On verra pendant la compétition, laissons-nous vivre le moment. On verra comment ça se passe, mais je n’ai pas le sentiment que les gars vivent ça comme une contrainte. Je crois qu’on a surtout envie de bien faire, de réussir et de se régaler.
On s’était quittés sur une médaille de bronze à Malmö. Deux ans se sont écoulés depuis. Comment juges-tu l’évolution de cette équipe ?
Il y a des nouveaux qui sont arrivés. Si je prends l’équipe de Malmö, il n’y a plus qu’Alexis et Félix qui étaient là, puisque Simon était absent pour assister à la naissance de son enfant. Deux jeunes ont intégré le groupe, et Alexis et Félix, avec Simon, sont déjà appelés les “darons” de cette équipe de France, à 19 et 22 ans seulement.
Je crois qu’on a une équipe plus forte qu’à cette époque-là. Plus forte parce qu’elle a plus de vécu, plus forte parce qu’elle a remporté davantage de choses, et plus forte parce qu’il y a une belle alchimie. Ça ne veut pas dire qu’on va gagner, mais je pense qu’on se présente plus costauds.
Tu as sélectionné cinq joueurs pour cette compétition. Comment gères-tu ceux qui jouent un peu moins ? Penses-tu qu’ils peuvent avoir leur chance selon la forme de chacun ?
Tout est possible. Ça dépendra un peu de la dynamique et de ce qui se passera dans la compétition. J’ai commencé avec l’équipe de France en juin 2023, et j’avais observé, par exemple en 2022 à Chengdu, que l’équipe qui avait débuté la compétition n’était pas la même que celle qui l’avait terminée.
Je l’ai vécu aussi aux championnats d’Europe 2023 à Malmö : on a commencé avec un groupe, et on ne pensait pas finir de cette manière. Donc, tout peut arriver. Il faut gérer l’équipe, observer l’état de forme de chacun. L’avantage aujourd’hui, c’est qu’on a une équipe solide. Les jeunes sont costauds et ont déjà de vraies références, donc je pense qu’on est armés pour toute éventualité.
Les Bleues veulent confirmer
On a fait le point avec Ludovic Remy, entraîneur de l’équipe de France féminine, avant le départ.
Peux-tu d’abord nous faire un petit état des lieux de l’équipe et des joueuses sélectionnées ?
Jianan Yuan est toujours la meilleure Française au classement mondial, talonnée de près par Prithika Pavade. Derrière, nous avons Charlotte Lutz, qui a progressé au classement puisqu’elle est aujourd’hui 61e mondiale. Ensuite, Camille Lutz a réalisé de bons résultats ces derniers mois, ce qui lui permet de réintégrer l’équipe de France pour ces championnats d’Europe. Et puis Léana Hochart, la jeunesse.
C’est une belle équipe, dans la continuité de ce qu’on avait ces derniers temps, avec parfois de petits changements mais beaucoup de stabilité.
Vous aviez décroché le bronze il y a deux ans. Est-ce également l’objectif à Zadar ?
À Malmö, et déjà à Cluj avant ça, on avait obtenu le bronze. On ne va pas tenir un discours de langue de bois : l’objectif est de faire au moins aussi bien, c’est-à-dire de monter sur le podium.
Avec l’intégration de la jeunesse, notamment Léana, comment cela va-t-il se passer avec cinq filles ? Sais-tu déjà qui tu veux faire jouer ou cela peut-il évoluer au cours de la compétition ?
Non, cela peut toujours évoluer. On a bien sûr une équipe de base, mais il peut y avoir des aléas qui nous obligent à changer, ou des adversaires dont le style convient mieux à certaines joueuses qu’à d’autres. Les joueuses qui jouent moins doivent être prêtes à entrer à tout moment.
On connaît déjà vos deux premiers adversaires en phase de poules. Un petit mot là-dessus ?
On a un groupe assez difficile, car on a tiré les Pays-Bas, qui se sont renforcés avec Li Jie. Cette équipe néerlandaise a deux bonnes joueuses, même si nous sommes plus homogènes, car leur troisième joueuse est un peu en dessous. Et puis il y a l’Espagne, qu’on connaît très bien, avec Maria Xiao et des jeunes derrière.
Encore une fois, on est plus homogènes, mais ce sont deux équipes dont il faudra se méfier : il n’y aura pas une grosse marge sur ces matchs-là.