Le dimanche 9 novembre, la ligue Île-de-France de tennis de table et la FFTT ont accueilli au CREPS de Châtenay-Malabry la huitième étape du Tour de France « Jeu, Set & Féminisation », une initiative lancée en mars 2025 avec le soutien de l’Agence nationale du sport et du Crédit Mutuel. Cette étape francilienne revêtait une résonance particulière puisqu’elle se tenait en parallèle des Journées nationales Jeu, Set & Féminisation, organisées les 8, 9 et 11 novembre.
À l’instar des sept premières, la huitième étape du Tour de France des régions « Jeu, Set & Féminisation » visait à fédérer clubs, collectivités, dirigeants et licenciés autour d’un objectif commun : attirer, former et accompagner davantage de femmes dans la pratique et la gouvernance du tennis de table. C’est à Chatenay-Malabry que celle-ci s’est déroulée le dimanche 9 novembre dernier avec des prises de parole fortes, convergeant toutes vers un même constat : les mentalités restent le principal frein à la féminisation.
Dès l’ouverture, Gilles Erb, président de la FFTT, a rappelé que la présence des femmes dans le tennis de table restait préoccupante, puisqu’elles représentent à peine 10% des licenciés. Il a souligné que, malgré une légère progression, les plans et dispositifs nationaux n’avaient pas encore permis par le passé de transformer en profondeur la situation. Selon lui, les freins ont avant tout relevé de l’éducation et des représentations : si les femmes n’ont pas toujours osé s’engager, c’est souvent parce qu’elles ne se sont pas senties pleinement légitimes ou en confiance. Gilles Erb a néanmoins renversé la perspective en affirmant que ce n’étaient pas seulement les femmes qui devaient oser, mais aussi les hommes, en « osant faire de la place aux femmes ».
La table ronde qui a suivi a donné lieu à des témoignages particulièrement forts. Béatrice Barbusse, vice-présidente déléguée de la Fédération française de handball, a partagé son parcours, marqué par une entrée pionnière dans un club professionnel masculin et par de multiples résistances liées aux stéréotypes persistants. Elle a raconté plusieurs anecdotes illustrant les difficultés rencontrées et a expliqué combien la légitimité féminine restait, encore aujourd’hui, soumise à des remises en question constantes. Son engagement dans la lutte contre le sexisme et dans la transmission aux jeunes a témoigné d’une volonté profonde de transformer durablement le sport.
Mélanie Bartosz, directrice du service des sports de Corbeil-Essonnes, a également retracé son expérience. Ancienne sportive de haut niveau en karaté puis dirigeante associative, elle a expliqué comment elle avait progressivement pris des responsabilités dans un environnement composé quasi exclusivement d’hommes. Elle a raconté des situations parfois tendues, mais aussi le soutien qu’elle a reçu, soulignant que la féminisation ne devait pas créer de clivage, mais au contraire encourager un mouvement collectif.
Evelyne Ciriegi, présidente du CROS Île-de-France, présente sur la première partie de la table ronde mais ne pouvant rester à la suite du décalage du programme après la prise en charge médicale d’une participante, a néanmoins témoigné en vidéo sur sa vision et son expérience.

