Récent vainqueur du Feeder d’Havirov et demi-finaliste du Star Contender de Chennai, Flavien Coton a de nouveau fait parler de lui ce week-end en devenant champion d’Europe U21. Une performance notable à seulement 17 ans pour le pensionnaire du CTT Bruille. Retour sur son parcours à Bratislava.
Flavien Coton sur le toit de l’Europe
La folle année de Flavien Coton se poursuit. Après ses bons résultats sur la scène internationale et une entrée dans le top 60 mondial, Flavien Coton s’est, cette fois, illustré sur la scène continentale en devenant à 17 ans seulement le nouveau champion d’Europe U21. Il est ainsi devenu le premier Français (et deuxième tricolore après Prithika Pavade en 2020) a remporter ce titre. Pour ce faire, le Nordiste a renversé Iulian Chirita en finale (16-18, 8-11, 11-1, 11-3, 11-7, 6-11, 11-9). Si le Roumain de 19 ans avait d’abord pris l’avantage, Flavien est parvenu à retourner la situation à son avantage pour faire basculer la rencontre. Il s’impose finalement 11-9 à la belle après avoir été mené 7-4 dans la dernière manche. Un nouveau succès qu’il a pu partager avec sa coach Alice Joneau et tout le clan tricolore encore présent à Bratislava.
La réaction de Flavien Coton
Raconte-nous comment tu as vécu ce titre.
« Sur le niveau de la compétition, c’était bien mais j’ai déjà eu un meilleur niveau que ça, en ¼ et ½, j’ai bien joué mais ce n’était pas exceptionnel mais en finale j’ai réussi à élever mon niveau de jeu à partir de 0-2, j’ai fait 3 sets et demi incroyable, jusqu’à 3-2, 6-3. Après ça a basculé, je perds 7-4 à la belle mais, je pense que comme en ½ finale quand je suis mené 2-0 à la belle, j’ai réussi à rester lucide dans les moments importants, et c’est ce qui a fait ma force sur le dernier jour pour gagner les 2 matchs à la belle. »
Qu’est-ce que tu te dis pour revenir dans le match ?
« Les 2 premiers sets étaient serrés c’était 18-16 et 11-8 donc je me dis qu’il y a 2-0 mais ça aurait pu faire 1-1. Je suis quand même au contact, je ne suis pas à la rue et c’est une finale de championnats d’Europe donc je n’allais pas lâcher. Je ne sais pas trop comment mais d’un coup j‘ai vraiment élevé mon niveau de jeu, je gagne 11-1, 11-3. D’un seul coup j’ai réussi à passer un cap et passer une autre dimension. Heureusement que j’ai réussi à faire ça, si je gardais le niveau des 2 premiers sets, ça aurait été compliqué de gagner. »
Tu avais l’air fatigué physiquement non ?
« Un petit peu fatigué, parce que mine de rien le matin j’ai fait 4-3 et à 18-16, 3-2 6-3, je perds le set. A la belle, je loupe une balle haute. Mentalement c’était dur, j’ai beaucoup donné, un petit peu de fatigue à la fin mais je suis content de pas avoir lâché et d’avoir résisté jusqu’à la fin. Quand tu perds 7-4 à la belle, c’est quand même mal engagé et à 18 à la belle, je loupe une balle haute, ça a fait mal mais j’essayais de me dire que j’étais toujours devant, il y avait 10-9 et qu’il n’y avait plus qu‘un point donc je suis vite passé à autre chose, je ne suis pas resté sur cette balle haute manqué. »
Est-ce que la préparation en stage avec l’équipe de France avant la compet t’a aidé ?
« Forcément ça a été un plus, en plus toute la semaine j’ai super bien joué, j’ai eu un bon niveau de jeu. J’étais à leur disposition mais je faisais aussi ma vie de mon côté. Je pouvais aussi m’entrainer moi pour préparer ma compétition, donc je me suis vraiment bien entrainé pendant 1 semaine. J’ai bien géré pour en faire beaucoup mais pas en faire de trop parce qu’il fallait quand même que j’arrive en forme sur la compétition puisque 4 sets gagnants c’est quand même dur. C’était une belle préparation pour moi pour les Europes. »
Tu la places comment cette victoire dans ta jeune carrière ?
« Une des plus belle parce que je n’ai que 17 ans, je gagne en -21 ans, on sait tous que c’est une compétition super difficile avec des phases de poule avec les meilleurs européens. Je la place dans les meilleurs titres je pense. »
Tu as pris un supplément bagage cabine pour la coupe ?
« (Rire) La coupe elle est super grande donc je la prends à la main, je suis obligé. Quand j’avais gagné le Top 10 en octobre c’était la même et j’était obligé de faire ça. Tout le monde me regarde, ce n’est pas que je suis mal à l’aise mais les gens doivent se dire : « il se la pète avec sa coupe » mais en fait je n’ai pas d’autres solutions. Ce matin on est parti avec les Roumains et pareil ils la prenaient à la main. En plus elle est assez fragile. Même pour le selfie de la victoire, j’ai galéré parce que la coupe est grande. C’est pour la bonne cause. »
La réaction d’Alice Joneau
Comment as-tu vécu la compétition de Flavien ?
« Te dire que je suis surprise ? Non, on était venu là pour gagner et je savais qu’il faisait parti des favoris. Pour moi, il y en avait 3-4 qui étaient je pense quand même au-dessus du lot. Ionescu qui s’est un petit peu troué mais Chirita et Bertelsmeier pour moi avec ce qu’ils ont montré sur les mois qui viennent de se passer, ils étaient quand même au-dessus du lot. Mine de rien, tu sens que le statut de Flavien il a aussi changé tu vois quand il arrive là. Il a quand même fait ce qu’il a fait en Inde, il gagne le Feeder. Il y a des choses qui se sont enchainés quand même. Je ne dis pas que la cape est un petit peu plus lourde mais quand même.
Lui il est toujours très cool. C’était dur parce qu’il n’a pas réussi sur les premiers matchs à imposer son jeu, notamment avec son revers et de pouvoir avancer avec le coup droit comme il sait faire avec son jeu de vitesse et de variations. Il en a parlé hier matin, quand il gagne l’espagnol, limite il n’est pas content parce qu’il me dit qu’il ne prend pas de plaisir. Je lui dis : « si, tu vas prendre du plaisir à la gagner, tu verras ça va être sympa » et ce qui est fou c’est qu’il arrive à trouver son niveau de jeu en finale. Il a quand même cette faculté à retrouver son revers qui est quand même son gros point fort. Comme d’habitude, il va toujours chercher au fond de lui pour retourner des situations qui sont presque perdues, lui il y croit encore.
Il est quand même mené 7-4 à la belle alors qu’il doit gagner le match avant. Il mène 3-2, 6-3, il se retrouve à la belle et il est mené quasiment toute la belle et puis 7-4. Je ne sais pas, il y a des trucs qu’il n’a quasiment pas fait du match et puis là, tout est juste, il se retrouve à 10-7. Ce que je retiens surtout c’est qu’il est en galère pour produire ce qu’il a envie de produire. Lui, il est vraiment dans « moi je veux jouer et prendre du plaisir ». Il a fallu bien le tenir sur la tactique. « Aujourd’hui, tu n’arrives pas à imposer ton jeu de vitesse mais il y a pleins d’autres choses que tu sais faire et ça va passer avec ça quand même. »
Comment tu l’as senti tout au long de la compétition ?
« Il a toujours ce truc où de toute façon, il continue à jouer. Je continue à produire, alors ok, il va commettre des fautes. Il y a plein de fois où il perd le point mais c’est vraiment bien joué, il continue à produire donc tout est possible. C’est ce qu’il s’est passé quand tu vois les 2 sets qu’il gagne quand il est mené 2-0 où je crois qu’il gagne 1 et 3 avec un niveau où t’as l’impression qu’il vole. Après, il se tend un peu, je pense qu’il a des petits creux physiques. Mine de rien on est quand même en 4 sets gagnants, quand tu vois l’intensité des points et que pendant le stage il s’est donné sans calculer. Il s’est livré à fond, il a fait un super stage. On part là-bas, je sais qu’il est bien mais il a quand même donné de l’énergie là-bas. C’est une preuve qu’il a quand même sacrément évolué physiquement.
Après je lui avait dit : « On y va. Si t’es ok, on y va à fond et puis on verra. Il faut quand même que dans le stage tu penses à la compétition. On en parle et on réajuste ». Je pense que là il était super bien, il y a peut-être eu des moments où physiquement, il a été un tout petit plus dans le dur mais il a plein d’autres armes. Du coup, physiquement il est un peu moins bien, son jeu aussi un petit peu moins bien mais il y a plein d’autres choses sur lesquels il peut s’appuyer. C’est ça qui est bien aussi avec lui. On a quand même souvent un plan B, un plan C. »
Tu la places comment cette victoire dans son début de carrière ?
« C’était un objectif, on était là-bas pour ça, pour gagner. Tout se qui se passe avec Flavien on sait que c’était que des étapes parce que lui on sait que ça peut être un top joueur. J’ai du mal à dire jusqu’où il peut aller Flavien. C’est que des objectifs, ce que je vois c’est que son capital confiance va encore augmenter parce que tu gagnes ça fait du bien. Il a des titres en jeune qui vont lui faire un bien fou pour peut-être des moments plus difficiles qu’il aura en sénior. »
Le parcours de Flavien
Phase de groupe
Flavien Coton 4-0 Pert Marten Lehtlaan (11-1, 11-8, 11-7, 11-8)
Flavien Coton 4-0 Samuel Arpas (11-1, 11-8, 11-7, 11-8)
Flavien Coton 4-2 Brin Vovk Petrovski (11-7, 8-11, 11-13, 12-10, 11-8, 11-8)
Classement : 1.Flavien Coton (6pts) / 2. Samuel Arpas (5pts) / 3.Pert Marten Lehtlaan (4pts) / 4.Brin Vovk Petrovski (3pts)
Phase finale
8ème de finale : Flavien Coton 4-0 Khai Noah Lam (12-10, 11-8, 11-3, 11-5)
Quart de finale : Flavien Coton 4-1 Daniel Berzosa (11-5, 8-11, 11-9, 11-9, 12-10)
Demi-finale : Flavien Coton 4-3 Miguel Pantoja (12-14, 11-4, 11-13, 11-8, 11-4, 6-11, 11-4)
Finale : Flavien Coton 4-3 Iulian Chirita (16-18, 8-11, 11-1, 11-3, 11-7, 6-11, 11-9)

ETTU